Publications /
Policy Brief
Comment les féministes, hommes et femmes, constituent-ils des mouvances numériques collectives de revendication avec pour objectif la transformation des situations dans une orientation égalitaire ? Comment ont-ils capitalisé sur les acquis tout en innovant dans leur répertoire d’action ? Comment ont-ils pu réactiver leur dynamique tout en gérant la durabilité et a diversité d’un féminisme contemporain moins conventionnel à l’ère du numérique ? Ce chapitre se consacre au répertoire d’action des cyber-activistes féministes, et analyse le numérique comme espace de mobilisation mettant en avant les questions liées au genre, leur façon d’interagir avec les structures d’opportunité politique (SOP) et leur apport au processus de cadrage.
Entre dénonciation et participation, la « société civile » – sous la forme de discours et représentations collectives – est aujourd’hui reconnue comme un écosystème diversifié et composite. À l’ère de la globalisation, les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) n’y sont pas étrangères. Ces dernières ont en effet permis d’assouplir l’accès aux espaces d’influence, d’instaurer de nouvelles configurations d’acteurs et de créer des réseaux dépassant les clivages géographiques, politiques ou sociaux. Ces réseaux permettent à un plus grand nombre de personnes de se regrouper et de relever collectivement les défis de développement, de dénoncer les injustices et de participer au processus de prise de décision.
Si ces réseaux interconnectés ont façonné une nouvelle ère d’engagement citoyen, ils ont aussi rendu possible de nouvelles formes de coopération, de solidarité, et de surcroît d’influence. Alors qu’il y a 20 ans, la société civile aurait pu être considérée comme étant en opposition avec d’autres secteurs, elle est, aujourd’hui, organisée de manière de plus en plus formelle et à travers des réseaux plus souples lui permettant d’intégrer les arènes décisionnelles. Celles-ci, à leur tour, ont développé des processus formels pour l’inclusion et l’engagement de la société civile – une tendance là encore globale et transversale. L’action collective s’est reconfigurée, tout comme son impact sur les politiques et la dynamique du pouvoir.