En partenariat avec l’ISCAE Dans le cadre de la pandémie de COVID-19, le dialogue entre citoyens, scientifiques et décideurs politiques et la répartition de leurs rôles au sein de la société ont été un élément déterminant dans les réponses apportées à cette crise. Dans chaque pays, la crise COVID-19 a mis à l’épreuve les dispositifs institutionnels et reconfiguré les rapports entre ces trois acteurs. Dans l’urgence, les cadres formalisés prévus pour la gestion de crise comme les systèmes de veille et d’alerte ont été remis en cause dans le processus de prise de décision politique et plusieurs Etats ont mis en place des dispositifs d’expertise pluridisciplinaires nouvellement crées au lieu de s’appuyer sur des structures institutionnelles sectorisées et préexistantes. Les gouvernements se sont entourés par des instances ou des comités scientifiques réunissant des spécialistes qui couvrent un large éventail de disciplines pour aborder aussi bien les aspects sanitaires de la crise (infectiologie, épidémiologie…), mais aussi les aspects d’ordre socio-économique pour répondre au mieux aux enjeux multidimensionnels de la pandémie. Si ces dispositifs apparaissent comme des points d’inflexion dans les mécanismes de gestion des crises, ils ont surtout fait ressortir l’intérêt de la science et revalorisé la place du scientifique dans le processus d’élaboration des politiques publiques aussi bien en temps de crise qu’en temps ordinaire. Face à la COVID-19, toute décision politique a été adossée par un avis ou une parole experte pour trouver sa légitimité au regard du citoyen, permettre sa compréhension et garantir son acceptabilité. De leur côté, les citoyens devaient non seulement admettre les choix politiques proposés, mais surtout les appliquer, d’autant plus que les arguments scientifiques avancés n’avaient pas pour simple but d’éclairer ou convaincre une opinion publique, mais d’influencer les comportements individuels et collectifs décisifs dans le processus de gestion de la crise sanitaire. Cette crise a montré à quel point la parole scientifique a servi de véritable rempart à la désinformation du citoyen au sujet de la pandémie qui aurait largement pu compromettre les efforts de l’action publique et leur efficacité. Ainsi, le rôle du scientifique est devenu central dans le jeu des arbitrages politiques et leurs modalités de mise en œuvre. D’où l’intérêt de considérer le rôle stratégique, à plus long terme, du monde de la recherche dans le développement économique et social d’un pays. Suite à ces constats, les Etats sont appelés à replacer la science et ses enjeux au cœur de la société, à l'heure où les faits et les vérités scientifiques sont de plus en plus questionnés. Les acteurs de la sphère savante au chevet de la sphère décisionnelle sont eux aussi appelés à se réinventer en repensant la méthode scientifique, le mode de production et de vulgarisation des connaissances auprès des décideurs politiques et des citoyens. Les canaux d’interactions à double sens entre Etat, citoyen et scientifiques ont tout le mérite d’être mis en évidence et repensés à différents échelons. Enfin, si le rôle de la sphère savante dans sa capacité à outiller l’action publique a été prouvé, le scientifique est depuis longtemps resté en marge de la décision politique en dehors des situations d’urgence. Quel est donc le rôle et la part de responsabilité des Etats dans le soutien au monde de la recherche sur des temporalités longues ? Comment faire de l’argument scientifique un outil d’appropriation par les décideurs politiques et comment rendre la science plus englobante dans son habilité à engager le citoyen à répondre aux multiples défis de la société ? Afin de répondre à ces questions, et dans le cadre de la réflexion générale autour des nouveaux rôles et missions dévolues à l’Etat, le Policy Center for the New South organise en partenariat avec l’ISCAE un webinaire sur le thème « L’Etat, le Citoyen et la Sphère Savante » le jeudi 27 mai 2021 à 15h00. Event program : 15:00 - 16:30 Webinaire : L’Etat, le Citoyen et la Sphère Savante Modératrice : Nihal El Mquirmi, Research Assistant, Policy Center for the New South Intervenants : - Abdelmounim Belalia, Professeur Universitaire, Groupe ISCAE ; Expert en Management et Stratégies des Organisations - Noureddine El Aoufi, Professeur de l’enseignement supérieur, Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales, Université Mohammed V de Rabat - Abdallah Saaf, Senior Fellow, Policy Center for the New South
Speakers
Noureddine El Aoufi
rofesseur, Faculté des Sciences Juridiques, Économiques et Sociales de l'Université Mohammed V de Rabat
Nourredine El Aoufi est Professeur de l’enseignement supérieur à la Faculté des Sciences Juridiques, Économiques et Sociales, Université Mohammed V de Rabat.
Il est titulaire d’un Doctorat d’État en sciences économiques de l’Université Mohammed V Agdal en 1990 sur « La régulation du rapport salarial au Maroc » (sous la direction de Abdelaziz BELAL). Il a fondé le Laboratoire d'économie du développement (LED, www.ledmaroc.ma).
Il est également fondateur de la revue « Critique Économique » et a été membre de la Commission scientifique du Rapport du Cinquantenaire « 50 ans de développement humain et perspectives 2025 » où il a coordonné et co-rédigé le rapport thématique
« Croissance économique et développement humain ».
En 2006, il a été élu président de l’Association maroc ...
Nihal El Mquirmi
International Relations Specialist
Nihal El Mquirmi is an International Relations Specialist within the Department of Research in International Relations at the Policy Center for the New South. Her research focuses on North Africa, the gender-security nexus and the use of Private Military and Security Companies. Nihal joined the Policy Center for the New South in March 2019 following the completion of her M.A. in International Security at the University of Warwick, and her B.A. Hons in International Relations from Complutense University of Madrid. Prior to joining the Policy Center, Nihal interned at the General Consulate of Morocco in Brussels and at the Mission of Morocco to the European Union.
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Abdallah Saaf
Senior Fellow
Professor Abdallah Saaf is Senior Fellow at the Policy Center for the New South, Affiliate Professor at the Faculty of Governance, Economic and Social Sciences (FGSES) of the Mohammed VI Polytechnic University (UM6P), Professor Emeritus of Political Science at Mohammed V University in Rabat, and Director of the Center for Studies in Social Sciences Research (CERSS), as well as founder of the Moroccan Association of Political Science. His research focuses on political science, international relations, policies and development strategies as well as public policies. Professor Saaf was a member of the commission in charge of revising the Constitution in July 2011, and member of the Scientific Committee at the Global Forum for Humans rights. Professor Saaf was formerly Minister of ...