Publications /
Book / Report
Ce document explore les dynamiques de l'intermédiation sur le marché du travail marocain, en mettant en lumière les frictions, l'efficience et la distance transactionnelle. L'intermédiation, essentielle pour réduire les obstacles et améliorer l'efficacité du marché, est analysée à travers plusieurs perspectives théoriques et pratiques, y compris la courbe de Beveridge et les modèles d'appariement. Le document détaille le rôle des services publics de l'emploi, notamment l'ANAPEC au Maroc, et son évolution historique, ses initiatives de modernisation, et les défis auxquels elle fait face. Il examine également le rôle complémentaire des agences de recrutement privées et l'essor de l'e- recrutement.
Les pratiques internationales sont comparées aux services de l'ANAPEC, avec des recommandations pour aligner les standards marocains sur les meilleures pratiques globales. Il ressort que la couverture de l'ANAPEC est de 96 agences provinciales et préfectorales, couvrant 100 % des régions marocaines, avec un ratio supérieur à un conseiller pour 2000 chômeurs et à un conseiller pour 1000 chômeur ayant un diplôme de niveau supérieur (les diplômes de niveau supérieur regroupent les baccalauréats les diplômes de techniciens ou de techniciens spécialisés et les diplômes d'enseignement supérieur), dépassant les recommandations internationales (1 pour 250-500). Les recommandations incluent également l'intensification de la personnalisation des services, l'introduction de crédits de formation, l'extension des programmes de mentorat et d'incubation, et un soutien culturel et linguistique accru.
Pour renforcer l'efficacité de l'ANAPEC, des suggestions ont été formulées, telles que l'amélioration de la personnalisation des services par des séances de suivi plus fréquentes et des plans de carrière ajustés régulièrement. L'introduction de crédits de formation et d'apprentissage continu permettrait aux chercheurs d'emploi de suivre des formations continues tout au long de leur carrière. L'expansion des programmes de mentorat et d'incubation, en partenariat avec des incubateurs et des experts de l'industrie, offrirait un soutien personnalisé aux nouveaux entrepreneurs. Le développement de programmes de soutien culturel et linguistique, incluant des formations en langues étrangères et des conseils sur l'adaptation culturelle, faciliterait la mobilité internationale des travailleurs. Une réévaluation et un renforcement des capacités des agences, notamment dans les régions à forte pression, permettraient de réduire le ratio chômeurs/conseillers. L'amélioration de la digitalisation et de l'accessibilité des services, à travers la modernisation des infrastructures numériques et l'intégration d'outils avancés, rendrait le processus de recrutement plus transparent et efficient. Une collaboration accrue avec les agences de recrutement privées, par le développement de partenariats structurés, améliorerait la synergie entre les secteurs public et privé. Enfin, la mise en œuvre de programmes spécifiques pour les chômeurs de longue durée faciliterait leur réinsertion professionnelle.
Ces recommandations visent à aligner les pratiques de l'ANAPEC sur les standards internationaux, tout en promouvant une intermédiation plus performante et inclusive, pour mieux répondre aux besoins spécifiques du marché du travail marocain.