Publications /
Policy Brief

Back
Organismes génétiquement modifiés : Prometteurs ou problématiques pour la sécurité alimentaire ? Revue des principaux développements dans quelques pays industrialisés
March 31, 2021

S'appuyant sur des décennies de recherche en biochimie, les bio-ingénieurs ont réussi à transférer des gènes d’une espèce à l’autre pour produire des organismes vivants (plantes et animaux, y compris les poissons) présentant les caractéristiques souhaitées. Contrairement à l’amélioration génétique qui est basée sur la sélection des traits souhaités au niveau des espèces à travers la reproduction traditionnelle, le processus de modification génétique aux laboratoires donne des résultats plus rapidement et s’appuie sur des expérimentations. En adoptant la biotechnologie, l’obtention des traits souhaités prend des années, contrairement à l’amélioration génétique dans laquelle le transfert des gènes d’une génération à une autre peut prendre des siècles. Compte tenu de sa précision et de son champ d'application, la biotechnologie a même été comparée à « jouer à Dieu ». Selon les données de 2018, les OGM sont cultivés dans le monde entier, essentiellement sur le continent américain, peu en Europe et pas du tout en Russie. Les principales cultures génétiquement modifiées, dont la luzerne, le maïs, le soja, la betterave sucrière et le coton, sont principalement commercialisées aux États-Unis, et ce depuis le milieu des années 1990. En effet, ceci n’est pas le fruit du hasard, le cadre juridique et réglementaire des États-Unis en matière d'alimentation, d'agriculture et d'environnement est favorable aux OGM, contrairement à d’autres, notamment les pays de l’Union européenne, où le cadre équivalent est stricte et restrictif. De plus, le processus de bio-ingénierie en soi n'est pas réglementé aux États-Unis, alors qu'il l'est dans l'Union européenne. En effet, l'UE adopte le principe de précaution (PP) dans la réglementation des OGM, jugeant incertaines les preuves scientifiques de leur impact. De fait, dans l'UE la culture et l'importation d'OGM sont régies par une loi exigeant une autorisation préalable et un système d'étiquetage et de traçabilité est obligatoire. Aux États-Unis, l'étiquetage obligatoire des OGM ne commencera qu'à partir du 1er janvier 2022. Les deux approches juridiques ont été critiquées : les États-Unis pour être trop pro-business et l'UE pour être trop anti-innovation. Globalement, la perception des OGM relève de deux camps opposés, bien que des enquêtes répétées auprès des consommateurs aux États-Unis et dans l'UE montrent que la majorité d'entre eux ne sait pas grand-chose sur les OGM. Le camp pro-OGM voit dans la bio-ingénierie la promesse d'une agriculture susceptible d'améliorer la sécurité alimentaire, notamment grâce à des rendements plus élevés, une plus grande résistance aux parasites, une résilience accrue aux conditions climatiques extrêmes, comme la sécheresse et même une nutrition de meilleure qualité. Ses partisans soulignent que rien ne prouve que les consommateurs ou l'environnement soient affectés. Le camp anti-OGM rejette ce type de soutien comme étant biaisé, souvent sans aucune preuve. Il affirme que les OGM sont mauvais pour les consommateurs, mauvais pour la biodiversité et mauvais pour l'environnement. Ses partisans considèrent que le contrôle des semences transgéniques par une poignée de multinationales constitue une menace majeure pour les moyens de subsistance de millions d'agriculteurs, en particulier les petits exploitants, et pour la sécurité alimentaire des pays qui dépendent de ces semences.

RELATED CONTENT

  • Authors
    Eliot Pence
    May 19, 2017
    U.S. Africa policy has tended to shift over time and has lacked a clear overarching strategic vision. The Trump administration’s approach in Africa should articulate a limited set of principles that clarifies and solidifies a more sustainable framework that is better suited to address fundamental drivers of Africa’s future. These principles include prioritizing key countries and rationalizing resources, creating an “Investment- First” policy in Africa, and more clearly communicating ...
  • Authors
    Tobias Borck
    May 17, 2017
    Europe and North Africa are bound in a strategic relationship. The stability, security and prosperity of both regions are inextricably linked. European countries - both individually and collectively (inside and outside the framework of the European Union) - have to develop a more strategic approach to their southern neighbourhood in order to overcome the current migration crisis, work with the North African states to counter violent extremism, and make the most of the many economic ...
  • May 16, 2017
    Ce podcast est présenté par Mme. Gabrielle Desarnaud, chercheur au Centre Energie de l’IFRI. Un peu plus de trois ans se sont écoulés depuis le lancement des routes de la soie par le Prés ...
  • Authors
    May 8, 2017
    Despite fraught politics, the global outlook is strengthening. The next twelve months are likely to be characterized by moderate but steady growth across the world. However, the outlook becomes murkier as we move into the second half of 2018 and 2019. Significant upside in world economic growth is possible on account of building momentum against a background of low capacity utilization, but even greater downside is possible on account of inconsistent economic policy in the Unites St ...
  • Authors
    Michael N Mulikita
    May 6, 2017
    1. Background & Context Perhaps the most noteworthy highlight of the 2017 African Union Summit in Addis Ababa Ethiopia was the decision by the majority of AU member states to welcome back into the organization the Kingdom of Morocco after a thirty-three year absence.  It should be remembered that the Kingdom of Morocco was a founding member of the Organization of African Unity (OAU) in Addis Ababa, Ethiopia in 1963. Morocco played an assertive role in the OAU by firmly backing ...