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Policy Brief
Le retrait des troupes américaines d’Afghanistan et la reconquête, rapide et sans résistance notable, du pouvoir par les Talibans, a ouvert un nouveau chapitre dans l’histoire particulièrement tumultueuse de ce pays. La mise en oeuvre de la décision américaine a suscité des remous sur le plan interne et des critiques sur le plan extérieur, particulièrement de la part des alliés et des partenaires de Washington. Les engagements pris par les Talibans en vertu de l’Accord signé le 29 février 2020 comportaient principalement l’obligation de ces derniers de s’abstenir de tout appui ou parrainage d’actes terroristes, de former un gouvernement inclusif et de respecter les droits humains. Toutefois, en l’absence de garanties juridiquement contraignantes pour la partie afghane, les pays occidentaux tablent sur les leviers de la reconnaissance, de l'allègement des sanctions et de l’aide humanitaire pour infléchir la politique des Talibans.
Malgré leur importance, ces moyens de pression restent limités eu égard à l'effet relatif de la non-reconnaissance, au particularisme du peuple afghan et aux risques inhérents à une instrumentalisation de l’aide humanitaire et du régime des sanctions qui risque de provoquer une catastrophe humanitaire en Afghanistan et une déstabilisation de l’ensemble de la région.
Dans une conjoncture internationale dominée par les conséquences de la guerre en Ukraine, aucune des parties, occidentale ou afghane, ne veut faire des concessions au-delà de l'impératif humanitaire et les deux semblent s'accommoder du statu quo.