Publications /
Policy Paper

Back
Diagnostic stratégique de l’émergence de l’Afrique du Sud
Authors
Moubarack Lo
Amaye Sy
El Hadj Tine
August 9, 2021

L’objet de ce document est d’effectuer le diagnostic stratégique de l’émergence de l’Afrique du Sud. Ce diagnostic de l’économie sud-africaine a été effectué en s’appuyant sur la théorie de l’émergence économique de Moubarack Lô (2017).
Trois indices sont associés à cette théorie, correspondant, chacun, aux dimensions de l’émergence globale. L’Indice synthétique de l’Emergence économique (ISEME) mesure le niveau d’émergence économique atteint par un pays. L’indice composite des Leviers de l’Emergence économique (ICLE) évalue le niveau des facteurs de compétitivité structurelle les plus déterminants pour atteindre l’émergence économique. L’Indice de Qualité de Vie (IQV) mesure les fruits de l’émergence économique et leur partage équitable. L’Indice d’Emergence globale (IEG) synthétise les trois indices.
En matière d’émergence économique, l’Afrique du Sud, avec un score dans l’ISEME de 0,62 sur un total possible de 1, se range, en 2018, dans la catégorie des pays « émergeants ». Elle se situe au 41e rang mondial sur un échantillon de 103 pays dits en développement, et au deuxième rang africain (derrière le Maroc).
Le pays enregistre ses scores les plus forts au niveau des dimensions « transformation structurelle » et « bonne insertion dans l’économie mondiale ». Ses plus faibles scores sont obtenus dans les dimensions « richesse inclusive » et « dynamisme et cadre macroéconomique sain ». Le pays connaît une baisse de sa performance dans l’ISEME depuis 2010 et, donc, connaît un net ralentissement de sa dynamique d’émergence économique.
S’agissant des performances en matière de leviers de l’émergence économique, en 2018, l’Afrique du Sud, avec un score dans l’ICLE de 0,60 sur un total possible de 1, se situe au 21e rang mondial et au 2e rang africain (derrière l’Ile Maurice). Le pays enregistre ses meilleurs scores au niveau des dimensions « finance », « environnement des affaires » et « infrastructures ».
Après la baisse enregistrée entre 2005 et 2010, son score dans l’ICLE est en progression continue depuis 2010, ce qui augure d’un rebond futur de la dynamique d’émergence (par le biais des effets retardés).
En matière de qualité de vie, en 2018, l’Afrique du Sud, avec un score de 0,45 sur un total possible de 1, se classe à la 64e place dans le classement mondial de l’IQV et à la 9e place dans le classement africain. Le pays fait, donc, nettement moins bien sur le plan social, en comparaison avec ses performances économiques.
Au sein des composantes de l’IQV, le pays enregistre ses meilleurs scores sur les dimensions «Education », « Infrastructure-TIC-Energie » et « eau-assainissement-environnement ». En revanche, l’Afrique du Sud obtient des scores relativement faibles dans les dimensions « Emploi, », « Sécurité » et « Revenu-Inégalité-Pauvreté ».
S’agissant des performances en matière d’émergence globale, l’Afrique du Sud se classe, en 2018, au 30e rang mondial de l’IEG, sur un échantillon de 103 pays dits en développement, et au 2e rang au niveau africain derrière l’Ile Maurice.
De fait, malgré sa structure duale, l’économie sud-africaine dispose d’un secteur privé dynamique et bien diversifié, avec un solide secteur des services comme principale source du PIB. Son système financier est sophistiqué, fortement aligné sur les meilleures pratiques internationales. En matière de transport et de logistique, l’Afrique du Sud est en tête en Afrique et devance de nombreux marchés émergeants.
Toutefois, les analyses ont révélé trois faiblesses majeures pour l’Afrique du Sud. Premièrement, en dépit d’être un pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure, l’Afrique du Sud souffre d’une pauvreté élevée. Deuxièmement, la société sud-africaine est caractérisée par une extrême inégalité des revenus, à la fois entre les différents groupes raciaux et entre les aires géographiques du pays. Troisièmement, le chômage y est élevé, en particulier chez les jeunes.
La capacité de l’Afrique du Sud à passer du statut de pays émergeant à celui de pays émergé doté d’une bonne qualité de vie dépend de la mise en œuvre de réformes profondes au niveau de certains leviers- clé de l’émergence économique et sociale durable: la mise à niveau du capital humain, l’amélioration de l’environnement des affaires, le développement des infrastructures des télécommunications, l’énergie et l’eau, la forte amélioration de la gouvernance économique, ainsi que la lutte active contre la pauvreté, le chômage et les inégalités de revenus.

RELATED CONTENT

  • July 14, 2017
    Thinking creatively the bilateral relationship of Brazil and Morocco is quintessential for enhancing its reach and possibilities. The world is currently facing enormous changes whose outcomes are unpredictable. From a revival in the cold war realist dispute of power between the United States and Russia, the collapse of International Law in relation to Ukraine, Crimea and the South China Sea, BREXIT and the imponderable results that may impact the European Union and to the possible d ...
  • June 21, 2017
    Ce podcast est présenté par Moubarack Lo. Il y analyse l’apport de l’adhésion marocaine à la CEDEAO suite à l’accord de principe donné par ses membres au 51e sommet de Monrovia le 4 juin ...
  • April 25, 2017
    Chinese investors are increasingly interested in Africa. Some criticize them for privileging mining investments. A 2017 analysis of these investments shows that investments in mining have not been the only ones privileged by the Chinese operators. Many other sectors such as transport and energy have benefited from Chinese investments, much more so than the mining sector, for example. ...
  • Authors
    Sandra Polónia Rios
    Pedro da Motta Veiga
    April 21, 2017
    There is much room for deepening Brazil and Morocco’s bilateral economic relationship, in the fields of trade and investment flows. This is the main conclusion of the assessment of both countries external economic relations and of their bilateral trade and investment flows. This policy brief aims at presenting a roadmap for fostering bilateral economic relations, focusing on the avenues for a bilateral free trade agreement and for bilateral treaties on investment promotion. This app ...
  • Authors
    Françoise Nicolas
    March 24, 2017
    Since the fall of the Derg regime in 1991, cordial relations have developed between China and Ethiopia, forming a positive political backdrop in front of which the two countries’ interests have increasingly converged. On the one hand, Ethiopia seeks to replicate the experience of East Asian countries such as Taiwan, Malaysia, or China and to attract foreign direct investment (FDI) in order to accelerate the development of its manufacturing capacities (in particular through an ambit ...
  • Authors
    February 1, 2017
    L’analyse des relations commerciales entre le Maroc et l’Afrique subsaharienne fait ressortir un volume des échanges croissants, reflétant ainsi une dynamisation continue des leurs relations commerciales. Une tendance similaire est observée au niveau des investissements directs étrangers, qui ne cessent de croître au cours des dernières années, traduisant la volonté du Maroc à devenir un acteur majeur dans le développement du continent africain. Ce Policy Brief présente dans un prem ...
  • Authors
    Silvia Colombo
    Mohamed El Harrak
    Nicolò Sartori
    May 27, 2016
    Energy is at the core of the remarkable current transitions in the global economy and geopolitics, and natural gas plays a crucial role in these processes. In this context of rapidly evolving trends at the market level and developing dynamics between regional and global actors, The Future of Natural Gas aims at analysing the role of natural gas in the future energy mix by considering several key factors: the ambitious climate policies agreed by the international community, cost issu ...