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Opinion
Par rapport aux intérêts des générations des années cinquante, soixante et soixante-dix (dont je fais partie), la question de l’environnement n’est venue se greffer dans les préoccupations des acteurs, leurs réflexions et programmes d’action, que tardivement. Il faudra encore quelque temps pour mûrir les éléments de cette problématique relativement nouvelle.
Toutefois, dès le départ on est partagé entre deux visions : d’une part, une approche qui considère la protection de l’environnement comme un devoir moral d’intendance pour les humains, en tant qu’espèce dominante sur la planète, et donc l’objectif qui s’impose est de conserver la vie sur terre en raison de sa valeur intrinsèque et, d’autre part, une démarche qui vise par la protection de l’environnement la préservation des services économiques systémiques qui sont à la base de la survie de l’espèce humaine et des systèmes économiques …
Communauté de destin
On ne peut que constater qu’au fil des années, la prise de conscience n’a fait que gagner en ampleur. L’environnement s’est installé dans les états d’esprit et dans les agendas d’un grand nombre d’acteurs politiques, économiques, sociaux et culturels en termes d’universalité au-delà des prismes nationaux, au nom de la communauté de destins.
Le propre de la problématique environnementale est qu’elle est établie sur la base de la participation citoyenne. L’enjeu est d’activer et de renforcer des valeurs humanistes, transcendantes, universelles, d’intendance économique. Des réseaux sociaux scientifiques sur le mode participatif dans le monde entier paraissent investis par des passionnés partout sur la planète explorant, photographiant, afin de fournir des diagnostics en temps réel sur l’état de santé de la biodiversité sur terre, dans les airs et dans l’univers sous-marin… Le genre humain ne disposerait que d’une planète. Le but de la société n’est pas la survie, mais la recherche de la qualité de la vie, le bonheur. Il s’agit nécessairement de concilier le développement de la culture, des valeurs avec le respect de l’environnement.
Intelligence collective
Au fil des années, il s’est affirmé une démarche visant à transformer les volontés isolées en intelligence collective, au-delà des objectifs limités à plus de 2°C le réchauffement climatique et une économie à bas carbone notamment. On observe que la voie est ouverte aux investissements dans le capital national et beaucoup s’y sont engouffrés.
Toutes les figures de la dégradation de l’environnement sont invoquées pour compléter les diagnostics. Lesquels diagnostics se nourrissent de toute sorte de maux dont souffre la terre : l’acidification des océans, la dégradation des mers, la diffusion du CO2 atmosphérique, le réchauffement, les températures extrêmes, les espèces animales en extinction, la surpêche, les pollutions, la déforestation, l’érosion de la résilience des services écologiques systématiques, les usages de pesticides, la croissance démographique, les déplacements de population liés à des catastrophes naturelles d’origine humaine… On pourrait même ajouter les situations limites comme les extinctions cataclysmiques. La liste est loin d’être exhaustive. Les climatosceptiques sont-ils pour autant vaincus ? À vérifier.
La preuve par des exemples de lutte
Les perspectives de la lutte pour un environnement sain sont prometteuses. Des exemples édifiants de lutte contre la dégradation de l’environnement et de possibilités de sauvetage le montrent :
- beaucoup a été fait pour l’intégration des énergies renouvelables, les éoliennes et les voltaïques sont installées à volonté dans de nombreux endroits, les millions de bornes de recharge des véhicules électriques, les systèmes de charge intelligents, avec des moyens permettant un suivi de la production et de la consommation en temps réel, en recevant des signaux pour une meilleure maitrise. Cela appelle une capacité d’innovation permanente et un appel à la croissance verte.
-Jean Giono racontait dans une nouvelle stimulante intitulée « L’homme qui plantait des arbres » comment, au début du XXième siècle, un berger avait fait revivre sa région en plantant des arbres. Le personnage aurait bien existé quelque part mais nul ne l’a jamais retrouvé ….Depuis 1979, à l’instar de ce héros littéraire, Jadav Payeng, citoyen indien, révélé au grand public en 2009, a planté seul une forêt de 550 hectares sur l’île indienne de Majuli pour restaurer son écosystème et la protéger de l’érosion.
-Boyan Slat, un jeune homme de 16 ans a déclaré la guerre aux déchets en plastique qui polluent les océans. Le jeune homme, après avoir nettoyé les eaux du Japon, voulait délester les océans de leurs déchets plastiques.
-Le fils du commandant Cousteau et sa fondation Cousteau Divers a repris la mer dans la tradition de son père qui, en son temps, paraissait comme une perle rare, et entrepris un programme d’action d’envergure sur la mer …
Il y a de multiples raisons de se montrer mécontents du sort fait à la nature. Mais les luttes ont des chances d’aboutir car il se dégage aujourd’hui aussi une convergence entre consumérisme matérialiste et écologie, une certaine harmonisation du rapport des sociétés humaines d’aujourd’hui à la nature, une tendance significative favorable à un développement durable, et de nouvelles opportunités globales dans la gestion plus efficace des ressources naturelles.