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Research Paper
La double crise actuelle de l’énergie et du conflit militaire en Ukraine freine énormément les processus qui se développaient dans l’ère post-Covid 19. Dans ce contexte fragile et tourmenté, la vulnérabilité touche également les chaînes globales de valeur et les systèmes agroalimentaires.
La vulnérabilité de la Chaîne Globale de Valeur (GVC) est une fonction de la capacité d’adaptation (CA) face aux chocs et aux impacts potentiels que présentent la fragmentation du processus de production mondiale (F) et l’interdépendance d’un ensemble d’acteurs dispersés géographiquement (I).
La production agricole et alimentaire mondiale est bien insérée dans le commerce en valeur ajoutée internationale mais se protège par des normes sanitaires très strictes, des labels indispensables et des subventions publiques. L’exemple des tensions assez fréquentes dans le commerce des tomates et des engrais nous montre comment les barrières de protection imposées par certains partenaires commerciaux du Maroc empêchent le plein accès aux marchés de l’Union européenne et des États-Unis.
La tendance des restrictions d’accès aux ressources (eau, fertilisants et technologies, principalement) et aux marchés se poursuivra dans l’avenir pour la chaîne globale de valeur de l’agriculture et de l’alimentation. En conséquence, les économies nationales et les entreprises agricoles et alimentaires devront désormais respecter un nombre croissant de normes motivées par trois préoccupations :
1- La sécurité alimentaire et la santé des consommateurs ;
2- L’utilisation juste des ressources et la minimisation des impacts sur l’environnement, et,
3- La motivation des parties prenantes et le respect des engagements.
L’objectif de ce travail est de montrer à partir de la présentation d’un cadre théorique de vulnérabilité de la GVC et d’une analyse en profondeur de la compétitivité et de la durabilité du secteur de l’agriculture et de l’alimentation au Maroc ainsi que de l’étude comparative de quatre industries agroalimentaires différentes (engrais, sucre, fruits et légumes et blé) :
- Comment une politique agricole verte et innovante pourrait garantir à ses partenaires des produits et des services au meilleur rapport qualité-prix pour assurer un maximum de bien-être avec un usage au plus juste des ressources,
- Comment la chaîne de valeur agricole mondiale pourrait soutenir les PME agricoles locales et encourager l’innovation et la R&D, et,
- Quelle serait la contribution du royaume du Maroc, comme hub global des engrais, à la sécurité alimentaire et à la stabilité des systèmes agroalimentaires en Afrique.