Publications /
Opinion

Back
L’Afrique ne représentait que 3-4% de la consommation mondiale d’énergie en 2020
August 27, 2021

Il est bien connu que le poids de l’Afrique sur la scène énergétique mondiale est faible, ce qui est le reflet de son poids économique. En 2020, en termes de consommation, la part de l’Afrique dans le total mondial ne dépassait pas 3% à 4%. De plus, cette part n’a que très peu augmenté au cours des dix dernières années.

L’an dernier, l’Afrique ne représentait que 3,3% de la consommation mondiale d’énergie primaire (pétrole, gaz naturel, charbon, énergie nucléaire, hydroélectricité et autres énergies renouvelables), selon la BP Statistical Review of World Energy. Ce taux était très légèrement inférieur à celui enregistré en 2019 (3,4%), donc juste avant la pandémie de la Covid-19. En 2010, la proportion était de 3,2%. La consommation d’énergie primaire par habitant du continent était l’an dernier cinq fois plus faible que la moyenne mondiale et quinze à seize fois inférieure à celle de l’Amérique du Nord. Cette consommation énergétique par habitant n’a d’ailleurs pas décollé au cours des 25 dernières années.

Une part faible dans la consommation mondiale d’énergie, surtout pour le nucléaire et les renouvelables

Commençons le tour d’horizon par les combustibles fossiles. En matière de pétrole, la part de l’Afrique dans la consommation mondiale était de 3,9% en 2020, exactement comme en 2010 (4,1% en 2019). La proportion était encore plus faible pour la consommation de charbon (2,7% du total mondial) et elle n’a quasiment pas évolué au cours des dix dernières années (2,8% en 2010). Par contre, le poids du continent dans la consommation gazière a progressé de façon significative même s’il ne dépassait pas 4% l’an dernier (3,1% en 2010).

Pour l’hydroélectricité, la part de l’Afrique était de 3,3% l’an dernier, contre 3,1% en 2010. Sans surprise, le poids du continent était le plus faible pour les énergies renouvelables hors hydroélectricité (1,2% en 2020) et pour l’énergie nucléaire (0,6%). Le potentiel de l’Afrique dans le domaine des sources renouvelables est pourtant très important, notamment pour l’énergie solaire et la biomasse, mais celui-ci est très peu exploité à ce jour. On constate, cependant, que pour les énergies renouvelables, la part de l’Afrique a doublé dans les 10 dernières années puisqu’elle ne dépassait pas 0,6% en 2010. C’est la plus forte hausse en pourcentage devant celle enregistrée pour le gaz naturel. Enfin, l’Afrique représente 3,1% de la consommation mondiale d’électricité.

Du fait de sa faible consommation d’énergie, y compris de combustibles fossiles, l’Afrique génère très peu d’émissions de gaz à effet de serre qui sont à l’origine du changement climatique. En 2020, la part de cette région dans les émissions mondiales de CO2 n’était que de 3,9% (4% en 2019), contre 3,7% en 2010.

Afrique : 4 à 8% de la production mondiale de combustibles fossiles

La part de l’Afrique dans la production mondiale de combustibles fossiles est supérieure à sa part dans la consommation, ce qui lui permet de générer un surplus exportable. Pour le pétrole, la proportion était de 7,8% en 2020. Le poids du continent était moins élevé pour le gaz naturel (6%) et pour le charbon (4,1%).

Cette part est cependant en baisse pour les hydrocarbures. En 2010, en effet, 12,3% de la production pétrolière mondiale et 6,4% de la production gazière provenaient de l’Afrique.

 

Les opinions exprimées dans ce texte n’engagent que leur auteur.

Les données utilisées dans cette Opinion proviennent de l’édition 2021 de la BP Statistical Review of World Energy (voir www.bp.com). Elles couvrent l’ensemble du continent africain.

RELATED CONTENT

  • Authors
    Sous la direction de : Philippe Chalmin
    October 25, 2021
    Fruit d’une collaboration étroite entre CyclOpe et le Policy Center for the New South (PCNS), le rapport Arcadia – pour Annual Report on Commodity Analytics and Dynamics In Africa – se fonde sur une réalité bien connue : les matières premières fa- çonnent et façonneront une large part de la physionomie des économies africaines et doivent, en raison de cette dimension stratégique, faire l’objet d’analyses dédiées. À cet égard, ce rapport est probablement unique. Il offre en effet un ...
  • October 15, 2021
    The European Commission recently presented several legislative proposals as part of its “Fit for 55” initiative, designed to accelerate the reduction of greenhouse gas emissions and achieve carbon neutrality by 2050. A Carbon Border Adjustment Mechanism (CBAM) has been proposed as part of this initiative. The CBAM would be complementary to the EU’s Emission Trading Scheme (ETS), involving CBAM certificates issued to importers based on the integrated emissions intensity of the produc ...
  • Authors
    October 1, 2021
    Africa is often overlooked in international policy conversations about climate change, but the continent has not been spared extreme weather events. On the eve of COP26, in Glasgow, United Kingdom, in October 2021, and as the African Union formulates a climate strategy for the continent, it is worth recalling how global warming is affecting different parts of Africa and how the continent fits into policy conversations on climate change. ...
  • Authors
    Raffaele Della Croce
    Miguel Vazquez
    September 29, 2021
    In order to close the financing gap in green technologies, finding new mechanisms to enhance the participation of the private sector, combined with that of the public sector, in financing sustainable and climate-resilient infrastructure is a must. In this context, some unlisted instruments are going to be needed to enhance financing of green infrastructure. Besides, the development of properly structured projects, with risks and returns in line with the preferences of the different ...
  • August 27, 2021
    Il est bien connu que le poids de l’Afrique sur la scène énergétique mondiale est faible, ce qui est le reflet de son poids économique. En 2020, en termes de consommation, la part de l’Afrique dans le total mondial ne dépassait pas 3% à 4%. De plus, cette part n’a que très peu augmenté au cours des dix dernières années. L’an dernier, l’Afrique ne représentait que 3,3% de la consommation mondiale d’énergie primaire (pétrole, gaz naturel, charbon, énergie nucléaire, hydroélectricité ...
  • Authors
    Chami Abdelilah
    Derj Atar
    Hammi Ibtissem
    Morazzo Mariano
    Naciri Yassine
    with the technical support of AFRY
    July 29, 2021
    As decarbonization is a long-term process and requires significant investments, specific financial and non- financial measures will need to be implemented, both in the short and long term, to facilitate this transition. In Part II of Morocco’s decarbonization pathway Policy Brief series, an update of the decarbonization scenarios was presented. It revealed that the Increased Ambition and Green Development scenarios achieve higher decarbonization targets than current policy. It showe ...
  • Authors
    Chami Abdelilah
    Derj Atar
    Hammi Ibtissem
    Morazzo Mariano
    Naciri Yassine
    with the technical support of AFRY
    July 23, 2021
    La décarbonisation est un processus à long terme qui nécessite des investissements importants. Ainsi, des mesures financières et non financières spécifiques devront être mises en œuvre, à la fois à court et à long termes, pour faciliter cette transition. Dans la deuxième partie de la série de Policy Briefs sur la trajectoire de décarbonisation du Maroc, une mise à jour des scénarios de décarbonisation a été présentée. Elle révèle que les scénarios « Ambition accélérée » et « Dévelop ...
  • Authors
    Chami Abdelilah
    Derj Atar
    Hammi Ibtissem
    Morazzo Mariano
    Naciri Yassine
    with the technical support of AFRY
    July 19, 2021
    Morocco's significant renewable energy resources offer an unprecedented opportunity to anchor the country’s economic and political choices in the energy transition, and to turn the transition into an essential lever for economic development. This is all the more relevant as the costs of renewable energies have dropped over the past 10 years2, and now offer strong potential, not only for creating green jobs but for ensuring a dynamic and resilient economic growth as well. In 2020, ne ...
  • Authors
    Chami Abdelilah
    Derj Atar
    Hammi Ibtissem
    Morazzo Mariano
    Naciri Yassine
    with the technical support of AFRY
    July 9, 2021
    The consequences of climate change are becoming progressively more visible in Morocco. Changes in rainfall patterns and drought, increases in average temperatures and heatwaves, flooding, and rising sea levels are increasingly affecting several regions. Yet, Morocco has a relatively low greenhouse gas (GHG) emission rate, compared to other countries. In 20162, Morocco’s total GHG emissions reached 86127.7 gigagram of carbon dioxide equivalent (Gg CO2-eq), totaling around 0.2% of glo ...
  • Authors
    Chami Abdelilah
    Derj Atar
    Hammi Ibtissem
    Morazzo Mariano
    Naciri Yassine
    with the technical support of AFRY
    July 9, 2021
    Les conséquences du changement climatique sont de plus en plus visibles au Maroc. Le schéma changeant des précipitations et de la sécheresse, l'augmentation des températures moyennes et des canicules, les inondations et l'augmentation du niveau de la mer affectent de plus en plus de nombreuses régions. Et pourtant, le taux d'émission de gaz à effet de serre (GES) du Maroc est relativement faible, comparé à celui d'autres pays. En 20162, les émissions totales de GES du Maroc ont atte ...