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Policy Brief
Selon les projections officielles de l’U.S. Energy Information Administration (EIA), les Etats-Unis deviendraient en 2020 un pays exportateur net de pétrole et de produits raffinés, ce qui serait une première depuis les années 1950. Les exportations pétrolières nettes du pays seraient de 570 000 barils par jour, en 2020, alors qu’en 2018 il était importateur net à hauteur de 2,34 millions de b/j. En 2005, les importations pétrolières nettes représentaient 60% de la consommation pétrolière américaine, contre seulement 12% en 2018. Premier producteur mondial de pétrole et de gaz naturel, les Etats-Unis ont largement tiré profit de la ‘’révolution des hydrocarbures de schiste’’ depuis les années 2000, grâce à la combinaison de la fracturation hydraulique et des forages horizontaux. La production pétrolière du pays est en hausse continue depuis 2008 (à l’exception de 2016), et ce mouvement haussier n’est pas arrivé à son terme en dépit d’un ralentissement. Les Etats-Unis sont aussi un exportateur net de gaz et devraient devenir, dans les prochaines années, l’un des plus gros exportateurs de gaz. Par contre, le pays consomme, produit et exporte de moins en moins de charbon, qui est de plus en plus concurrencé par le gaz et par les énergies renouvelables pour la génération d’électricité. Globalement, si l’on prend en compte l’ensemble du secteur énergétique, les Etats-Unis sont devenus un exportateur net sur les neuf premiers mois de 2019, ce qui constitue, là aussi, une première depuis les années 1950. Ces évolutions spectaculaires auront d’importants impacts économiques et géopolitiques, même s’il ne faudrait pas trop rapidement en déduire que Washington se désengagera significativement du Moyen-Orient