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Policy Brief
L'idée d'un effritement de la classe moyenne marocaine est répandue, suggérant un glissement vers une classe aisée toujours plus riche et des classes plus pauvres ce qui sous-entend une augmentation de la polarisation dans la société. Cependant, aucune étude basée sur des données n'a été menée pour confirmer cette perception. Notre étude comble ce vide en analysant l'évolution de la classe moyenne entre 2012 et 2019. En utilisant la définition opérationnelle de Abdelkhalek (2014) de la classe moyenne et les données de l'Enquête Panel de l'ONDH (vagues 2012 et 2019), nous examinons les mesures de la pauvreté, des inégalités et de la polarisation pour tester la véracité de cette perception. Contrairement aux idées reçues, nos résultats indiquent que la classe moyenne n'a pas régressé au niveau national ni selon le milieu de résidence. En réalité, la croissance a été pro-pauvre sur la période. Ceci signifie que les plus pauvres ont bénéficié d'une amélioration relative de leur situation tout comme une grande partie de la classe moyenne. Ces conclusions remettent donc en question la perception d'une classe moyenne en déclin et soulignent l'importance de poursuivre les analyses basées sur des données récentes et probantes pour éclairer les débats sur la structure sociale du Maroc et son évolution.