Publications /
Opinion

Back
Mondialisation avancée et imprévisibilité
May 26, 2020

Le XXIème siècle est celui du « stade suprême » de la mondialisation, avec toutes ses manifestations aux niveaux de la production, de l’échange, de la technologie et de la culture. Avec l’accélération de son avancée, la mondialisation est devenue de plus en plus « complexe » (Thierry de Mont Brial), et, donc, chargée « d’incertitudes » (Edgar Morin). L’imprévisibilité est ainsi devenue la marque de notre temps.

Depuis le début du siècle et, donc, en à peine 20 ans, la planète a subi trois déstabilisations majeures que rien ne laissait présager.

A l’origine de la première, il y a un séisme géopolitique : les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, perpétrés contre des bâtiments symboliques de la puissance américaine. La seconde, la crise économique de 2008, a été déclenchée à partir du complexe financier de cette même Amérique. Et la troisième est l’actuelle, celle de 2020. Parti de Chine, le Covid-19, virus jusque-là inconnu, s’est diffusé en quelques semaines sur le monde entier, entrainant une crise sanitaire sans précédent et une récession économique d’une ampleur inégalée.

La succession de ces trois cataclysmes qui ont déferlé, sans préavis, sur le monde a participé à réduire l’hégémonie absolue de l’Occident (Etats-Unis) à la faveur de la montée des pays asiatiques devenus plus efficients. Même si la redistribution des cartes a commencé dès les années 1990, le règne mondial de l’imprévisibilité a accéléré le changement des rapports de force entre les pôles géoéconomiques.

L’imprévisibilité serait-elle le produit de l’accélération de la globalisation dans un monde désormais « sans boussole » (RAMSES 2020) ?

Pourtant, les fondements de la gouvernance mondiale semblent avoir été bien construits au lendemain de la Seconde Guerre mondiale : sur le plan politique, par les deux superpuissances victorieuses (Etats-Unis, URSS) qui ont réussi à mettre en place les règles d’un multilatéralisme géré par l’Organisation des Nations unies (ONU) ; sur le plan économique, par les Etats-Unis et l’Occident qui ont créé des systèmes de régulation financière (Fonds monétaire international-FMI), économique (Banque mondiale-BM) et commerciale (GATT, devenu Organisation mondiale du Commerce- OMC). Les peuples des pays colonisés qui luttaient pour leurs indépendances s’étaient alors rassemblés autour du concept « tiers-monde » à partir de la Conférence de Bandung en 1955.

Tout semblait, donc, bien codifié. Et la bipolarisation stratégique, animée par les deux blocs, encadrait le fonctionnement du monde. Rien d’essentiel n’était imprévisible.

A la fin du XXème siècle, le monde a connu de grands bouleversements : dislocation - elle-même inattendue - du système soviétique, montée des économies émergentes (Chine, notamment), enrichissement des pays pétroliers devenus rentiers. Ce qui a contribué à la disparition de l’unité, certes formelle, du tiers-monde.

Par ailleurs, dès 1973, l’accumulation aux Etats-Unis des déséquilibres budgétaires et des paiements extérieurs étaient les signes précurseurs d’un certain essoufflement de l’économie américaine face à la montée des économies japonaise et européenne. Mais, l’adhésion des USA, dans les années 1980, au paradigme néo-libéral et l’autodestruction de l’URSS, en 1991, ont permis aux Américains de remonter au créneau, de consolider leur leadership économique et géopolitique et de s’imposer ainsi comme une « hyperpuissance » (Védrine). Le monde est devenu unipolaire pour deux décennies.

 

L’imprévisible devenu une constante

Le 11 septembre 2001, cataclysme inédit, est le révélateur de la montée d’une radicalité islamique et de la naissance d’une nouvelle conflictualité fondée sur des antagonismes identitaires et religieux. Cette réponse radicale prétendait protester contre l’hégémonie américaine, source d’humiliations (la question palestinienne) et d’exacerbation des asymétries dans le monde.

La crise économique de 2008 n’était pas non plus annoncée. Elle a cependant révélé les dérives de la mondialisation par la financiarisation abusive de l’activité économique et l’accentuation des inégalités sociales produites par la suprématie du néo-libéralisme.

La nouvelle crise de 2020 produite par la pandémie Covid-19 n’était pas non plus prévue. Elle a mis le monde à genoux et a démontré l’infinie fragilité de l’Homme en cette phase avancée de la mondialisation. La crise sanitaire a imposé un confinement planétaire et conduit à la crise économique. Parce que née au cœur du plus important atelier de Chine (Wuhan), elle a brisé les chaines de valeur mondiales dès leur naissance et mis l’économie mondiale à l’arrêt.

En deux décennies, les deux premières du XXIème siècle, le règne de l’imprévisible s’est installé, révélant la fragilité de notre monde mondialisé mais incapable d’anticipation.

Une épreuve … stimulante

Parce qu’elle est énorme, cette troisième crise peut être stimulante et une bonne occasion pour inciter les grands acteurs à jeter les bases et construire progressivement un « nouvel ordre mondial », celui qui n’a été mis en place ni après la disparition de l’URSS, ni après la crise économique de 2008. Un ordre nouveau n’implique pas seulement des changements dans le mode de gouvernance mondiale, mais aussi et, surtout, des refondations et des mutations pour y introduire de nouveaux centres d’intérêt : préservation de la vie, meilleur partage des ressources et sauvegarde de l’environnement.

La sortie de la crise actuelle constitue, donc, une opportunité et un moment de projection sur l’avenir pour en gérer à court terme les conséquences et, à partir de là, bâtir un monde nouveau.

Cela implique la gestion de certains arbitrages à travers l’interférence entre les enjeux et les défis avec idéalisme, certes, mais aussi réalisme.

La sortie de la crise sanitaire consacre au niveau de la politique économique un retour au keynésianisme, comme cela a été le cas en 1930 et en 1945. Se pose alors la question de savoir comment relancer les économies et les systèmes productifs tout en gérant un endettement en constante augmentation malgré le niveau particulièrement bas des taux d’intérêt directeurs. Si l’Union européenne (UE) semble chercher une réponse dans la mutualisation de l’endettement des pays membres dans le cadre d’une solidarité régionale, un véritable consensus sur le mode de remboursement des dettes qui accorderait un intérêt particulier aux pays en développement et aux pays pauvres né d’une grande concertation internationale, pourrait être La solution. Car partout dans le monde, le remboursement de leurs dettes mettra les Etats face à de grands dilemmes, étant donné les difficultés d’accroitre la pression fiscale, de retourner à la pratique de la rigueur budgétaire ou encore de restructurer la dette. La reprise attendue de la consommation des ménages qui ont vu leur épargne - forcée et/ou de précaution - augmenter durant le confinement, contribuera certainement à celle de l’économie. La concertation internationale devrait cibler la relance de l’économie, laquelle contribuerait à trouver une solution à l’endettement.

Le rebondissement de l’économie pourrait être au rendez-vous en 2021, si tous les pays réussissent leur déconfinement, car cette crise, unique en son genre, est précisément e produit du confinement. Contrairement à la crise de 2008, elle n’est née ni d’un déséquilibre au niveau de l’offre (pas de choc de surproduction), ni de l’effondrement de la demande. De plus, la situation des banques est aujourd’hui beaucoup plus saine qu’en 2009 et les taux d’intérêt directeurs se situent à un niveau particulièrement bas.

Certains systèmes politiques nationaux peuvent être tentés, à la sortie de la crise sanitaire, de revenir sur les pratiques démocratiques pour promouvoir plus de centralisation, d’introversion, de populisme, voire d’absolutisme. Car, comme le rappelle très justement Edgar Morin « l’épidémie est une aventure incertaine » qui permet le développement des forces du pire et du meilleur. Ainsi, la sortie de la crise sera un moment de choix entre le « bien » et le « mal ». La crise de 1929 a produit en Europe le fascisme qui a conduit à la Seconde Guerre mondiale. Celle de 2008 a encouragé la montée du populisme et de la violence et a favorisé plusieurs régressions sociales et culturelles. Par contre, la Seconde Guerre mondiale a favorisé le pluralisme autant politique qu’économique en Occident et a contribué à mettre fin au pacte colonial.

Les questions posées durant la crise sanitaire vont-elles conduire à des révisions des choix en matière de politique économique pour tourner le dos à l’égoïsme, au court-termisme et à la recherche du seul profit, pour accorder plus d’intérêt aux besoins fondamentaux de l’Homme (santé, éducation) et pour privilégier la lutte contre le réchauffement climatique et la réalisation de plus d’équité sociale ? Ou bien, assistera-t-on, quand le péril sera passé, au retour aux pratiques anciennes ?

Il est important de scruter l’évolution des rapports post-Covid-19 entre les Etats-Unis et la Chine, dominés par les péripéties de la guerre commerciale qui les oppose. L’administration américaine a, en effet, déclenché de nouvelles hostilités, en pointant la responsabilité de la Chine dans la propagation de l’épidémie à travers le monde. Les autorités chinoises, de leur côté, insistent sur la crédibilité de leur système sanitaire, sur ses succès et sa capacité à juguler les effets de l’épidémie. Malgré cette tension, les deux pays ont affirmé leur volonté (8 mai 2020) à mettre en application le premier accord commercial (signé le 15 janvier 2020) pour atténuer le conflit qui les oppose. Les deux parties, aux tissus productifs interdépendants, ont tout intérêt à résoudre ce conflit et à participer à la relance de l’économie mondiale, sinistrée.

Le post-Covid-19 permettra aux pays qui ont démontré une grande cohérence dans la gestion de la crise sanitaire de prendre une avance dans la construction du monde de demain. C’est le cas en Asie de la Chine, de la Corée du sud, de Singapour et du Japon. C’est le cas de l’Allemagne et des pays de l’Europe du nord. L’UE elle-même semble avoir réussi à construire un front uni dans la recherche d’une mutualisation des dettes et la promotion dans la recherche scientifique et médicale. Dans ce cadre, Macron et Merkel ont proposé un plan de relance pour l’Europe de 500 milliards d’euros que la Commission emprunterait sur les marchés financiers.

L’évolution des rapports de force dans le monde permettra certainement, après la crise, au pôle asiatique d’améliorer sa position, plus encore qu’après 2008. Ira-t-on vers plus de confrontations ou, au contraire, les grands acteurs au sein des G7 et G20 profiteront-ils de l’intensité de l’interdépendance entre leurs tissus productifs pour faire avancer la concertation nécessaire à la reprise économique ? Les membres permanents au Conseil de Sécurité de l’ONU ne devront-ils pas ouvrir un dialogue pour permettre au monde de trouver une certaine sérénité et atténuer les conflits qui l’agitent (au Moyen-Orient, au sud de la Méditerranée et en Afrique) ? La gestion du dossier énergétique entre les grands pays producteurs de pétrole (USA, Russie, Arabie saoudite) et les grandes compagnies mondiales ne doit-elle pas tenir compte de la nécessaire promotion de l’économie verte pour sauver l’environnement du réchauffement climatique ? Questions importantes, qui auront un impact sur les politiques publiques à venir, lesquelles devront arbitrer entre le court et le long termes, les exigences sociales et économiques et les impératifs environnementaux.

Le monde a besoin d’une réelle sérénité, d’un nouvel ordre, d’une nouvelle cohérence et d’une refondation en termes de mode de gouvernance et de centres d’intérêt. Donc, d’une grande concertation autour des questions : santé, économie, environnement. Il est ainsi nécessaire de redonner un nouveau souffle au multilatéralisme, déstabilisé par les conséquences de la crise de 2008 (protectionnisme, montée des égoïsmes, populisme), mais aussi par les changements dans les rapports de force (montée de la Chine) et par la négation de l’exacerbation des inégalités et des injustices politiques (la question palestinienne). Cela implique que toutes les parties reconnaissent que le monde de demain doit devenir multipolaire. Son fonctionnement doit tenir compte de l’apport de tous les pays, de toutes les grandes cultures et de toutes les civilisations. Un monde de partage, de solidarité et d’équilibre, un monde plus apaisé donc, capable d’anticiper et de maitriser l’imprévu.

Bien sûr, l’avancée de l’approche de coopération n’interdira pas la compétition. Le monde de demain sera écrit par ceux qui domineront le big data, le numérique et l’intelligence artificielle. Le confinement a donné d’ailleurs un élan formidable à la digitalisation. Et les grandes compagnies américaines (GAFAM) et chinoises (BATHX) sortiront encore plus fortes de l’épreuve Covid-19.

C’est grâce à la technologie que la mondialisation restera actuelle. Il n’y aura pas de mouvement de démondialisation. Le stade avancé des progrès technologiques et les interdépendances entre les complexes productifs interdiront tout retour en arrière. Mais il est important et aujourd’hui opportun de commencer à corriger cette mondialisation.

 

L’Afrique au cœur de la refondation

Parmi les leçons à tirer de la crise sanitaire, il y a le besoin des pays à réduire leur dépendance vis-à-vis du lointain. La régionalisation aura tendance à s’affirmer et à s’approprier les chaines de valeur. C’est l’occasion pour l’Europe de s’ouvrir sur sa proximité sud-méditerranéenne et africaine pour construire avec elle un pôle nouveau autour de la centralité de la Méditerranée.

L’Afrique constitue une opportunité et non un handicap pour un monde en refondation. Elle n’a pas été durement affectée par la pandémie. C’est heureux, sa fragilité structurelle ne lui aurait pas permis d’en bien gérer les effets. Elle n’en a pas moins subi les conséquences de la récession mondiale, de la baisse de la demande de matières premières et d’hydrocarbures et de la chute des revenus des migrants et du tourisme.  

Depuis le début du siècle, l’Afrique est devenue l’objet de convoitises de la part des grandes puissances économiques et de la Chine, grande importatrice des matières premières, son principal partenaire commercial. Elle remplit dorénavant le rôle de relai dans la stratégie chinoise « la route et la ceinture » dans son cheminement maritime vers l’Europe.

La problématique du sous-développement du continent, produit de la mondialisation, prend au XXIème siècle un aspect particulier du fait du dynamisme démographique qu’il connait. Durant ce siècle, l’Afrique sera le seul continent dont la population continuera d’augmenter pour atteindre, selon les démographes, 40% de la population mondiale en 2100. Cette croissance démographique est un grand défi à la fois pour les pays africains eux-mêmes et pour le monde, en raison de ses conséquences en termes d’urbanisation et d’exacerbation de la pauvreté et de la pression sur les flux migratoires. Mais, elle est porteuse d’espoir et d’atouts parce qu’elle pourrait se traduire par l’élargissement de la sphère des classes moyennes et le développement d’opportunités pour les Africains de s’approprier les outils de la nouvelle révolution technologique.

L’après Covid-19 pose le problème, à court terme, de l’endettement des pays africains qui ne peut être résolu que dans la cadre d’une concertation internationale entre les pourvoyeurs occidentaux et chinois de financements extérieurs (le G20 a recommandé la suspension du remboursement des services de la dette pour une année). A moyen terme, l’Afrique doit améliorer ses performances dans le domaine agricole, l’élargissement de ses marchés domestiques, la mise en place de la zone de libre-échange continentale, la promotion de l’électrification et la réalisation de grands progrès en matière de formation. Tout cela ne peut se faire sans progrès réel dans la gouvernance politique des pays. Le challenge essentiel est d’arriver à diversifier les tissus productifs dans toutes les régions du continent pour lui permettre de mieux négocier sa position dans les chaines de valeur mondiales.

Pour une refondation réussie de la mondialisation, l’Afrique doit être au cœur des nouveaux centres d’intérêt des politiques publiques : santé, équité, environnement. Elle saura alors démontrer sa capacité à maitriser ses rapports avec toutes les grandes puissances et à construire, dans la cadre de la multipolarité future et dans une approche de régionalisation avec l’Europe voisine, une zone de coproduction et une verticale Afrique-Europe avec un nouveau centre de rayonnement : la Méditerranée.

Le Maroc, qui appartient à cette aire afro-euro-méditerranéenne, aura certainement à être actif dans cette approche régionale.

RELATED CONTENT

  • July 3, 2020
    Our Senior Fellow and professor at the University Abdelmalek Essaadi (Tangier) Rachid El Houdaigui, contributed with a chapter on « The South Atlantic, a Space under Construction » in Idn Cadernos (nstituto daDefesaNacional) n°38, the Academic journal of the Atlantic Centre for Defence Capacity Building. This paper was presented – along other experts from countries bordering the Atlantic basin and beyond- in the context of Rachid El Houdaigui’s participation in the first seminar org ...
  • Authors
    July 3, 2020
    The unshaven man, who did not let go of his Kalashnikoff while we talked, had been wounded in battles with Israeli troops, and was now hiding in the land that those troops had occupied—the Jordan Valley. Yasser Arafat, whom I met for the first time in the spring of 1968 at his secret base, was then still known as Abu Ammar, willing to sacrifice his life for the liberation of his people dispersed by around the world, particularly in neighboring Arab nations. The 1968 interview, Arafa ...
  • July 1, 2020
    Sur fond d’accusations mutuelles d’absence de volonté politique pour faire aboutir les négociations tripartites surla mise en service du “Grand Barrage de la Renaissance Éthiopienne” (Grand Ethiopian Renaissance Dam -GERD),l’Egypte et l’Ethiopie continuent d’alterner des signaux de provocation et d’apaisement. Cette tension gagne en intensité au fur et à mesure que s’approche la saison des pluies (juillet à septembre) quel’Ethiopie compte mettre à profit pour remplir le barrage et q ...
  • July 1, 2020
    Sur fond d’accusations mutuelles d’absence de volonté politique pour faire aboutir les négociations tripartites impliquant l’Egypte, l’Ethiopie et le Soudan, sur la mise en service du “Grand Barrage de la Renaissance Éthiopienne”  (Grand Ethiopian Renaissance Dam -GERD), l’Egypte et l’Ethiopie continuent d’alterner des signaux de provocation et d’apaisement. Cette tension gagne en intensité au fur et à mesure que s’approche le mois de juillet, marquant le début du remplissage du ba ...
  • Authors
    June 30, 2020
    Prior to the colonial era, money issuance in West Africa depended on slave trade. With the advent of the colonialrule, silver coins were imported then progressively imposed as a tool of coercion. The post-colonial trajectory wasdifferent for former British and French colonies. While the former regained their monetary sovereignty, the lattercontinued under a monetary union under the auspices of France. The proposal of the Eco as a single currency forECOWAS is therefore a whole new st ...
  • Authors
    Youssef Eddazi
    June 30, 2020
    Russia is trying to gain a foothold in Africa via subversion and disinformation tactics. Under the leadership of President Vladimir Putin, Russia increased its interference in Africa by sending mercenaries to show force as opposed to making direct security interventions. At the same time, Russia struck arms deals and plans to expand its military presence. Russia also used social and broadcast media to support national leaders and other actors involved in conflicts. Although Russia’s ...
  • Authors
    June 26, 2020
    At the beginning of June, officers from U.S. Customs and Border Protection, usually active on America’s periphery, were deployed to Washington D.C., where President Donald Trump had sighted an internal threat posed by “anarchists, agitators, looters, or lowlifes”. In reality, American citizens were protesting, mostly peacefully, against police brutality, and the killings of African-Americans by cops. Nevertheless, the urban revolt seemed grave enough for the Trump Administration to ...
  • Authors
    Abdessalam Jaldi
    June 26, 2020
    La jeune démocratie tunisienne a réussi le double pari de juguler la propagation de la pandémie de la Covid-19, tout en s’érigeant en un modèle régional de gestion de la crise sanitaire. Désormais, le pays doit remédier aux chocs économiques engendrés par la pandémie et pourrait connaitre la pire récession de son histoire. Dans cette tempête annoncée, l’accélération de la transition économique s’avère nécessaire, non seulement pour refonder le système économique, mais aussi pour pré ...
  • June 22, 2020
    إن حسن تدبير فترات الاختبارات و المحن و الأزمات كان دوما مصدر السمعة الطيبة دوليا للكيانات الوطنية. إذ أن هذه الأخيرة توظفها في التأقلم مع التحولات التي تتولد عن هذه الفترات الحرجة و تساعدها على المساهمة في كتابة المستقبل. هكذا تمكنت الأقطار انطلاقا من اكتسابها سمعة طيبة في اللحظات الحرجة للعلاقات الدولية و لتطور العولمة، من ترسيخ اشعاعها عالميا و اقليميا و التأثير على تطور الإنسانية، فسمعة البلاد في الفترات الحرجة تعكس مدى فعالية و جودة حكامتها الداخلية; وهي في ذات الوقت عامل فاعل ...
  • Authors
    Hynd Bouhia
    June 20, 2020
    Au début de la pandémie, les chefs d’Etat faisaient encore confiance à la science et à la médecine pour trouver un remède aussi rapide que le monde digital où nous vivons. Après plusieurs semaines passées, avec le nombre croissant des personnes impactées et des morts cumulés, le sérieux et l’urgence se sont accaparés des politiciens et des preneurs de décisions. Certains pays se sont cachés derrière un jeu de blâme envers la Chine, sachant que cela ne changerait pas la réalité. D’au ...