Publications /
Book / Report
L’économie marocaine fait actuellement face au risque de se retrouver « prise en tenaille », entre, d’un côté les pays à faible revenu en croissance rapide, bénéficiant d’une main-d’oeuvre abondante et bon marché, et, de l’autre, les pays à moyen revenu, capables d’innover rapidement. De plus, les investissements massifs de la Chine en Afrique subsaharienne ont contribué à accélérer la participation de certains pays de cette région à la nouvelle division internationale du travail, particulièrement dans les industries manufacturières légères à faible intensité de qualification.
En parallèle, le Maroc reste lié, à travers la structure de ses relations commerciales et financières avec l’Europe, à une région qui fait face à des difficultés structurelles et dont les perspectives de croissance restent peu favorables. En même temps, la région Maghreb n’a pas été une source d’expansion, et n’a donc pas pu devenir, en dépit des anticipations et des souhaits du Maroc, un nouveau moteur de croissance.
Ces dynamiques pourraient se traduire par un « piège de croissance modérée », caractérisé par des créations d’emploi insuffisantes pour absorber l’expansion de la force de travail qui va rester forte au Maroc pendant les prochaines années.
Ces mutations de l’environnement international imposent de repenser et de reformuler la stratégie de croissance. Il s’agit de mieux se positionner dans les chaînes de valeur mondiales, et de se préparer à affronter la concurrence sur les marchés internationaux de biens et services à forte intensité de main-d’oeuvre qualifiée et d’intrants technologiques plus sophistiqués. Il est également essentiel de retrouver dans le court et moyen terme des marges de compétitivité dans les activités à faible intensité de qualification, de continuer à réformer le cadre de gestion macroéconomique et de renforcer les liens avec les pays dynamiques d’Afrique subsaharienne.