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Policy Brief
L’Inde est confrontée, aujourd’hui, à plusieurs défis énergétiques :
- Assurer la sécurité énergétique du pays, en généralisant l’accès pour tous à l’électricité. Ce qui n’est pas le cas en 2019.
- Le faire en réduisant sa dépendance aux énergies fossiles, afin de mieux répondre aux orientations des Conférences des parties, COP 21 et COP 22.
Pour cela, les autorités gouvernementales vont mener, dès 1981, une réflexion sur les énergies renouvelables, les conduisant à privilégier l’énergie solaire et, plus encore, l’énergie solaire photovoltaïque.
L’objet de cette étude est d’expliquer et d’analyser les raisons de ce choix, de rappeler les mesures d’accompagnement qui doivent permettre à ce pays- continent d’avoir une capacité énergétique photovoltaïque, horizon 2022, de 100 GW, avec une énergie photovoltaïque au même prix que l’énergie éolienne et/ou l’énergie fossile (GRID Parity/ Parité réseau).
En 2019, la GRID Parity est bien au rendez-vous, mais à quel prix ? Cette étude montre que c’est, à court terme, la conséquence d’une technique d’enchère particulière, dite d’enchère inversée, conduisant à l’adjudication au moindre prix (prix le plus bas). Ce qui va avoir pour conséquence directe de choisir les panneaux solaires les moins chers, de faire des économies sur les réseaux de distribution et sur l’entretien etc… Tout cela a et aura, aussi, une conséquence indirecte, celle d’ajouter une nouvelle dépendance énergétique, venant s’ajouter à celle des énergies fossiles. Celle, aussi, vis-à-vis de la Chine, fournisseur quasi exclusif des panneaux solaires indiens, et fournisseur
principal des onduleurs photovoltaïques, tous deux indispensables à la chaîne de valorisation de cette énergie solaire photovoltaïque.
L’Inde a connu durant la dernière décennie un développement économique sans précédent et une explosion démographique qui la conduira à être, de loin, l’Etat le plus peuplé de la planète, horizon 2050, avec 1,7/1,8 milliard d’habitants. Tout cela est synonyme de consommation importante énergétique, situant le pays au troisième rang mondial, en tant que consommateur d’énergie. Cela devrait non seulement perdurer, mais s’amplifier horizon 2050.
Pays faiblement doté en pétrole et insuffisamment en charbon, l’Inde, et jusqu’à une date récente, va privilégier les énergies fossiles, la conduisant à augmenter ses importations en pétrole et en charbon. Malgré cela, ce modèle énergétique n’a pas permis à l’ensemble de la population d’y accéder, laissant 240 millions d’Indiens dépourvus totalement d’électricité. Aussi, depuis une trentaine d’années, le pays s’est lancé dans une réflexion sur les énergies renouvelables, aboutissant en 2010 au « National Action Plan on Climate ». Ce plan va conduire à deux priorités. Celle, tout d’abord, donnée aux énergies renouvelables, et plus particulièrement au solaire photovoltaïque, et celle d’atteindre, horizon 2022, une capacité énergétique photovoltaïque de 100 GW.
L’objet de cette étude est de préciser tout d’abord les raisons pour lesquelles les autorités indiennes ont fait le choix du photovoltaïque et les moyens mis en place pour parvenir à l’objectif des 100 GW (I), la seconde partie de l’étude étant consacrée à l’analyse des résultats, des mesures engagées, en 2019 (II).