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Policy Brief
La pandémie du Covid-19 est un nouveau signal d’alarme incitant les pays à accorder la priorité à la santé dans le développement et dans la sécurité internationale. Depuis la pandémie du VIH/Sida et la flambée épidémique d’Ébola, les crises sanitaires sont entrées dans la sphère des compétences du Conseil de Sécurité des Nations unies, en devenant des menaces non traditionnelles à la paix et la sécurité internationales. Ce rapprochement entre la santé et la sécurité était à la base d’un changement de paradigme au niveau de la santé publique, avec l’introduction de nouveaux concepts comme ceux des « Urgences de Santé publique de Portée internationale » et de « Sécurité sanitaire mondiale ». Une gouvernance mondiale des crises sanitaires s’est progressivement installée avec un nouveau règlement sanitaire international (2005) contraignant pour les pays et centré sur des capacités systémiques de surveillance, de détection et de riposte, plutôt que sur la surveillance du risque lié à quelques maladies, comme la fièvre jaune, la peste ou le choléra. Les pays sont obligés de s’investir davantage dans la résilience de leurs systèmes de santé et leurs dividendes. Pour le Maroc, cet investissement suppose un renforcement de ses systèmes de surveillance et de santé. Il implique, également, le développement de la diplomatie sanitaire et la mise en place d’une dynamique de renforcement de la collaboration multisectorielle et du partenariat public-privé pour adapter le système de santé national et améliorer son fonctionnement. La sécurité sanitaire serait, ainsi, une plateforme pour le développement durable et pour la réduction de la vulnérabilité du secteur de la santé.