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Policy Brief
Les décideurs politiques du monde entier sont confrontés à un dilemme : confiner l’économie et voir la production et l’emploi s’effondrer, ou ouvrir et faire face à une recrudescence des infections et des décès dus au COVID 19 qui submergent le système médical ? Le choix est particulièrement difficile dans les pays pauvres, où beaucoup dépendent de ce qu’ils gagnent au jour le jour et où le système médical n’est pas du tout équipé pour faire face au virus. Dans ce brief, nous souhaitons apporter un éclairage sur l’évolution probable et la propagation géographique de l’épidémie. Nous le faisons en examinant l’effet de la température et de l’humidité sur les hospitalisations dues au Covid-19 dans 96 départements de France métropolitaine. Le choix de la France est basé sur la disponibilité, la qualité et l’uniformité des données requises. Notre analyse suggère qu’une température et une humidité relative élevées ont tendance à entraver la propagation du virus, et qu’une forte densité de population tend à faciliter sa transmission. Cela ne signifie pas que des températures plus élevées suffisent à contenir la maladie. Toutefois, nous pensons qu’il est probable que des températures plus chaudes ralentiront la progression de la maladie dans l’hémisphère nord dans les prochains mois et que certains pays des zones tropicales et quasi-tropicales pourront contenir la maladie en adoptant la distanciation sociale et le traçage des contacts sans être contraints à un confinement prolongé.
Nous abordons la question de l’impact du climat sur la propagation de Covid-19 avec une certaine hésitation, car nous sommes des économistes et non pas des virologues. Pourtant, si l’on se place dans une optique de politique économique, le fait que tous les principaux épicentres de la maladie Covid-19, de Wuhan à Téhéran, Bergame, Mulhouse, Madrid et New York, se trouvent en zone tempérée est d’une grande importance, puisque - toutes choses égales par ailleurs - ce sont ces régions qui risquent de subir, non seulement le plus grand nombre de décès, mais aussi les plus grands dommages économiques.