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Opinion
Il est bien connu que le poids de l’Afrique sur la scène énergétique mondiale est faible, ce qui est le reflet de son poids économique. En 2020, en termes de consommation, la part de l’Afrique dans le total mondial ne dépassait pas 3% à 4%. De plus, cette part n’a que très peu augmenté au cours des dix dernières années.
L’an dernier, l’Afrique ne représentait que 3,3% de la consommation mondiale d’énergie primaire (pétrole, gaz naturel, charbon, énergie nucléaire, hydroélectricité et autres énergies renouvelables), selon la BP Statistical Review of World Energy. Ce taux était très légèrement inférieur à celui enregistré en 2019 (3,4%), donc juste avant la pandémie de la Covid-19. En 2010, la proportion était de 3,2%. La consommation d’énergie primaire par habitant du continent était l’an dernier cinq fois plus faible que la moyenne mondiale et quinze à seize fois inférieure à celle de l’Amérique du Nord. Cette consommation énergétique par habitant n’a d’ailleurs pas décollé au cours des 25 dernières années.
Une part faible dans la consommation mondiale d’énergie, surtout pour le nucléaire et les renouvelables
Commençons le tour d’horizon par les combustibles fossiles. En matière de pétrole, la part de l’Afrique dans la consommation mondiale était de 3,9% en 2020, exactement comme en 2010 (4,1% en 2019). La proportion était encore plus faible pour la consommation de charbon (2,7% du total mondial) et elle n’a quasiment pas évolué au cours des dix dernières années (2,8% en 2010). Par contre, le poids du continent dans la consommation gazière a progressé de façon significative même s’il ne dépassait pas 4% l’an dernier (3,1% en 2010).
Pour l’hydroélectricité, la part de l’Afrique était de 3,3% l’an dernier, contre 3,1% en 2010. Sans surprise, le poids du continent était le plus faible pour les énergies renouvelables hors hydroélectricité (1,2% en 2020) et pour l’énergie nucléaire (0,6%). Le potentiel de l’Afrique dans le domaine des sources renouvelables est pourtant très important, notamment pour l’énergie solaire et la biomasse, mais celui-ci est très peu exploité à ce jour. On constate, cependant, que pour les énergies renouvelables, la part de l’Afrique a doublé dans les 10 dernières années puisqu’elle ne dépassait pas 0,6% en 2010. C’est la plus forte hausse en pourcentage devant celle enregistrée pour le gaz naturel. Enfin, l’Afrique représente 3,1% de la consommation mondiale d’électricité.
Du fait de sa faible consommation d’énergie, y compris de combustibles fossiles, l’Afrique génère très peu d’émissions de gaz à effet de serre qui sont à l’origine du changement climatique. En 2020, la part de cette région dans les émissions mondiales de CO2 n’était que de 3,9% (4% en 2019), contre 3,7% en 2010.
Afrique : 4 à 8% de la production mondiale de combustibles fossiles
La part de l’Afrique dans la production mondiale de combustibles fossiles est supérieure à sa part dans la consommation, ce qui lui permet de générer un surplus exportable. Pour le pétrole, la proportion était de 7,8% en 2020. Le poids du continent était moins élevé pour le gaz naturel (6%) et pour le charbon (4,1%).
Cette part est cependant en baisse pour les hydrocarbures. En 2010, en effet, 12,3% de la production pétrolière mondiale et 6,4% de la production gazière provenaient de l’Afrique.
Les opinions exprimées dans ce texte n’engagent que leur auteur.
Les données utilisées dans cette Opinion proviennent de l’édition 2021 de la BP Statistical Review of World Energy (voir www.bp.com). Elles couvrent l’ensemble du continent africain.