Quelle gouvernance pour l’IA en Afrique dans l’ère de la digitalisation ?

Le Policy Center for the New South organise un side-event en marge du 45^ème Moussem d’Assilah intitulé : « Quelle gouvernance pour l’IA en Afrique dans l’ère de la digitalisation ? », et qui aura lieu le mercredi 23 octobre 2024 à Assilah.

Le débat sur la gouvernance de l’IA gagne en force en Afrique. Ciment de la quatrième révolution industrielle, les technologies de l’IA ont incontestablement le potentiel d’aider l’Afrique à être plus productive et efficace, tout en relevant les défis submergeant le continent. Cependant, si les bénéfices de cette technologie sont profitables, elle comporte aussi de nombreux dangers potentiels. Ce constat a poussé l’Afrique, aussi bien les pays africains que les institutions continentales africaines et régionales à amorcer une réflexion sur la gouvernance de l’IA, dans un continent plus que jamais en proie à un conflit d’influence technologique entre les Etats-Unis et la Chine.

La gouvernance de l’IA, pensée pour réguler l’intelligence artificielle tout en assurant l’innovation technologique et l’investissement dans le secteur, ambitionne d’encadrer l’utilisation et le développement du secteur, afin d’éviter toute dérive juridique possible. Nombreux experts considèrent que les nouvelles technologies liées à l’IA sont une chance pour l’Afrique et qu’elles sont porteuses de nombreux bénéfices sociaux et économiques, en particulier dans des secteurs tels que l’agriculture, les mobilités et la santé. Toutefois, elles partent également du principe que l’IA peut porter atteinte aux droits fondamentaux des citoyens des pays africains comme le droit à la dignité humaine, le respect de la vie privée et le principe de non-discrimination, alors que les disparités numériques en Afriques sont encore criantes.

Devant le constat d’un flagrant retard par rapport aux Etats-Unis, l’UE et la Chine, l’Afrique s’est illustrée par l’adoption d’une approche résolument axée sur l’éthique dans le domaine de gouvernance de l’intelligence artificielle, en mettant l’accent sur le développement d’une IA inclusive et équitable. Des pays comme l’Egypte, le Nigeria et le Kenya en sont à un stade initial d’utilisation de l’IA, tandis que d’autres, comme le Maroc, l’Afrique du Sud et la Tunisie, commencent à éveiller un intérêt pour cette technologie, bien que l’UA n’a toujours pas dévoilé sa stratégie en la matière.

Ce panel envisage de tourner le regard vers un sujet encore marginalisé, et sans doute peu exploité dans la recherche académique africaine. Les panélistes exploreront les contours d’un sujet fondamental dans la quête de la souveraineté numérique et technologique africaine.