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Call for Papers : Ouverture, productivité et croissance économique au Maroc
Le lien entre ouverture et croissance est un domaine de recherche largement investi par la littérature économique. Les enseignements que cette dernière véhicule, tant sur la nature des canaux de transmission des effets de l’ouverture que sur leurs effectivités et importances respectives, peuvent paraître parfois ambivalents. Toutefois, il n’en reste pas moins vrai que cette littérature est quasi-unanime quant à l’impact positif de l’ouverture sur la croissance économique.
L'ouverture produit un effet « taille du marché » qui, tout en atténuant la pression de la demande, génère des externalités via le « learning by doing » et permet d’approfondir le niveau d’intégration du processus de production, et d’accélérer ainsi le progrès technique et le processus de rapprochement de la frontière technologique mondiale. Par ailleurs, l’ouverture favorise les «effets de retombées» de la technologie et des transferts de connaissances des pays et des secteurs les plus avancés vers ceux qui accusent du retard.
L’ouverture peut, par ailleurs, approfondir la spécialisation, en particulier dans les biens échangeables, à la faveur d’une meilleure allocation des ressources, et par ricochet, d’une productivité accrue. L’entrée au marché domestique de concurrents étrangers est de nature à améliorer la productivité de deux manières. D’abord, la concurrence sélectionne les producteurs les plus productifs et oblige les improductifs à quitter le marché. En plus, elle oblige les firmes domestiques à innover afin de dissuader les concurrents étrangers.
Si, globalement, les éléments précédents soutiennent l’impact positif de l’ouverture sur la productivité et la croissance économique, via notamment le transfert des technologies et des connaissances et l’incitation à l’innovation, les travaux empiriques montrent que les résultats des pays en développement, ayant poursuivi de telles politiques, sont contrastés. En particulier, les petites économies ont été les grandes perdantes. En effet, il est largement reconnu que l’ouverture décourage l’innovation des firmes les plus en retard et celle des pays les plus éloignés de la frontière technologique mondiale. Ceci signifie-t-il qu’il faudrait d’abord lever les barrières à l’innovation avant de s’engager dans le processus d’ouverture ?
Par ailleurs, la littérature empirique véhicule des enseignements ambivalents voire contrintuitifs quant à la relation entre le revenu initial et les effets bénéfiques de l’ouverture en termes de spillovers de la connaissance et de technologies.
En tout état de cause, les enseignements contradictoires tant des faits stylisés que des travaux empiriques incitent à une analyse plus raffinée de la nature et du sens du lien entre ouverture et croissance économique. La dernière crise internationale et la prorogation rapide de ses effets, tout en rappelant le « dark side » de l’ouverture, ont relancé le débat sur les bienfaits de l’ouverture et confèrent au réexamen de son véritable impact sur la performance économique un intérêt indéniable.
L’intérêt de réexaminer ce lien se pose avec d’autant plus d’acuité dans le contexte particulier du Maroc. Etant une petite économie ouverte, le Maroc ne semble pas, en effet, pleinement profiter de son ouverture grandissante. Son ambition renouvelée pour une plus grande intégration à l’économie mondiale (ALECA, CFC, CEDEAO...) et pour un meilleur et nécessaire repositionnement sur les chaînes de valeur mondiales exige une analyse profonde des canaux par lesquels l’ouverture pourrait favoriser sa croissance économique, et parmi ceux-là repérer les canaux qui sont particulièrement adaptés à sa taille et son niveau de développement, aux spécificités de son tissu productif et à ses caractéristiques structurelles. Ce réexamen permettra de discuter aussi des réformes à mettre en place, leur séquencement, leur profondeur et leur cohérence d’ensemble en vue de tirer pleinement profit de son ouverture.
Forts de leur fructueuse collaboration, qui a donné tout récemment à la publication d’un ouvrage intitulé « Equilibres externes, compétitivité et processus de transformation structurelle de l’économie marocaine », le Laboratoire d’Economie Appliquée (Université Mohammed V Rabat) et l’OCP Policy Center ressentent la nécessité de compléter et d’approfondir cette réflexion et de l’orienter vers d’autres pistes et perspectives. A cet effet, ils organisent ce colloque pour étudier tant sur le plan théorique qu’empirique l’impact de l’ouverture sur la productivité et la croissance économique au Maroc. Sans s’y réduire, les spillovers de connaissances, de transfert technologique et d’incitation à l’innovation sont des axes de recherche privilégiés. Les communications orientées vers d’autres thèmes en relation avec le thème central du colloque sont également les bienvenues. Ci-dessous, une liste non exhaustive.
Liste non exhaustive des axes
- Ouverture et productivité ;
- Ouverture, politique industrielle et industrialisation ;
- Ouverture, performances sectorielles et transformations structurelles (agriculture, manufacturing, textile, ...) ;
- Ouverture et canaux de transfert des technologies ;
- Ouverture et processus de convergence ;
- Ouverture et insertion dans les chaînes de valeur mondiales ;
- Ouverture et progrès technologique skill-biaised ;
- Ouverture et allocation des ressources vers le secteur des biens échangeables ;
- Ouverture et accumulation du capital humain ;
- Ouverture et accumulation du capital institutionnel ;
- Approches comparatives des modèles d’ouverture ;
- Exports led growth vs import led growth ;
- IDE et spillovers ;
_29 novembre 2017 : Soumissions des versions complètes des papiers ;
_05 Decembre 2017 : Avis du comité scientifique et notification aux auteurs ;
_25 janvier 2018 : Tenue du Colloque ;
_20 mars 2018 : Réception des articles pour publication dans un ouvrage collectif ;
_30 juin 2018 : Publication de l’ouvrage collectif.
Comité :
Modalités pratiques d’envoi des contributions
- L’abstract devra contenir 250 mots et une liste de cinq mots clés ;
- La première page devra contenir les noms des auteurs, leurs affiliations, l’adresse électronique et l’axe thématique choisi ;
- Les papiers devront être en format WORD, police Times New Roman, taille 12 et interligne simple.
- Les auteurs doivent faire l’inscription sur le lien suivant : http://bit.ly/2r953ED
- Les papiers doivent être envoyés à l’adresse e-mail suivante : abdelchatri76@gmail.com
Contact
Pour toute demande de renseignement, contacter Abdellatif Chatri e-mail : abdelchatri76@gmail.com